I wanna be you ! [Pv : Chris]

Une cigarette n'a jamais tué personne ! Bon, d'accord, un fumeur sur deux meurt à cause du tabac... Mais ça faisait huit mois que Jess n'avait pas touché à une clope et ce matin la tentation fut rop forte lorsqu'elle avait vu un paquet tomber de son ieux sac déchiré. Elle avait essayé plus que tout de résister. Mais comme le disait si bien notre ami Oscar Wilde, le meilleur moyen de résister à la tentation, c'est d'y céder. Alors elle l'avait écoutée. Et c'est comme ça qu'elle a fini dans les couloirs, à trainer, une cigarette à la bouche. Jess n'a pas peur de la provoc'. Elle aime provoquer et choquer. D'ailleurs certains élves se retournaient pour la regarder, se bouchaient le nez pour ne pas absorber de la fumée ou même s'indignaient en poussant de petits cris supers aigus. Ridicule. La petite brune posait sur chacun ses grands yeux bleus tout en tirant sur sa clope. Dans son regard on lisait du dégout devant tant de puérilité et de simplicité d'esprit. Franchement, les élèves pourraient se montrer un peu plus matures. Mais impossible pour eux. Ici tout le monde est aux petits soins pour eux. On se soucit de eur bien être et ils n'ont plus à penser à rien. Des robots qui marchent et qui se font chouchouter. Jess Kleimer ne deviendra jamais un robot. Elle est trop fière et indépendnte pour se laisser chouchouté et être privé de toutes ses facultés mentales.

Je m'écarte un peu du sujet. Donc, elle fumait une cigarette dans le couloir et est très vite tombée sur un professeur. Celui-ci lui retira immédiatement la cigarette de la bouche et l'écrasa sous sa semelle. Jess ne se laissa pas démontée. Elle reprit une autre clope. Que le professeur arracha de nouveau. Elle allait tirer une troisième cigarette quand une fille s'est arrêtée pour la regarder de bas en haut avant de cracher "La droguée squelettique refait des siennes. Qu'attend-on pour la mettre dehors?" Jess a tourné les yeux lentement. Et puis elle s'est tout d'un coup jetée sur cette blondasse pour lui arracher ses vêtements, la griffer, la frapper sans pouvoir s'en empêcher. Tout ça en hurlant des trucs incompréhensibles. Il était évident donc qu'elle se retrouverait à l'isoloir. Aujourd'hui tout était rouge sombre. Et il y avait déjà un occupant. Jess reconnaîtrait cette silhouette parmi des millions d'autres. C'était un peu son camarade d'isoloir.

- Alors Stewart ? Qu'est-ce que tu as fait pour que l'on t'envoie ici ?

Elle alla s'installer à côté de lui et replia ses genoux sous son menton.

Une jambe repliée et l'autre tout simplement étendue par terre, Chris avait fermé ses yeux et réfléchissait à une nouvelle composition pour sa guitare. C'était ce qu'il faisait pendant la plupart de ses visites mensuelles dans cet isoloir et cela l'occupait pour la plus grande partie du temps qu'il y passait. En général, pour la partie restante, il dormait. Il n'y avait rien de mieux à faire ici. Mais ce n'était pas non plus la calamité d'y être enfermé. Au contraire, il avait le temps de penser sans être dérangé par n'importe quoi et n'importe qui. Il avait déjà trouvé la plupart des accords qu'il allait jouer à sa sortie et s'apprêtait à piquer un petit somme lorsqu'il entendit des pas dans le couloir. Ça ne pouvait quand même pas être le surveillant qui venait le chercher quand même ! C'était bien trop tôt ! Il avait à peine dû y passer une heure ou deux. Non, ça devait être Jess qui revenait une fois de plus. Chris avait remarqué qu'elle était carrément tout le temps fourrée ici. C'était une vraie rebelle, comme lui. Et c'était plutôt chouette d'ailleurs, ça lui faisait un peu de compagnie et puis elle était assez sympa dans son genre. Enfin,... quand elle n'essayait pas de l'étrangler dans un accès de folie ! Mais ça, ça n'était arrivé qu'une seule et unique fois, le jour de son arrivée dans l'établissement. Depuis, à chaque fois qu'ils se retrouvaient, leur relations étaient principalement amicales et pacifiques. Ils étaient pratiquement devenus... amis ! Ce qui était déjà une grande première pour Chris et il devait bien avouer qu'il avait hâte de la revoir. Justement, elle fit son apparition dans la salle, escortée par un professeur mécontent, et elle vint directement s'asseoir à côté de lui.

- Alors Stewart ? demanda-t-elle. Qu'est-ce que tu as fait pour que l'on t'envoie ici ?

Chris repensa aux derniers événements qui l'avaient amenés ici. Il était simplement en train de jouer de la guitare en cours de musique et il avait légèrement changé quelques parties du morceau lorsque le professeur avait commencé à le critiquer sur sa façon de jouer et sur ses goûts en musique. Et ça, Chris ne l'avait pas supporté. Il voulait bien ignorer quelques remarques désobligeantes pour ne pas avoir à se battre tout le temps mais la guitare... c'était son terrain de jeu ! Et personne n'avait le droit de l'y contrarier. Alors il s'était mis en colère... Et il avait commencé à tout casser. Il avait battu la guitare contre le sol et l'avait fait passé par la fenêtre fermée. Soit dit en passant, la guitare, ce n'était pas la sienne. Jamais il n'aurait fait une chose pareille à sa propre guitare !

- Hum..., répondit-il, une histoire de vitre brisée et de guitare volante... Rien de bien méchant. Et toi, je suppose que j'ai pas besoin de demander ! Je reconnaîtrais cette odeur à des kilomètres ! Comment est-ce que t'as fait pour en trouver ?

Elle ferma les yeux et souffla dans sa main. Effectivement, une forte odeur de tabac l'ennivra, lui donnant encore plus envie de fumer. Le paquet sortait de son vieux sac noir qu'elle venait de retrouver. Le sac qu'elle avait quand elle était partie au rendez-vous dans cette vieille école croulante. Elle avait failli être assomée par un morceau de plâtre et avait ait tomber le tableau rien qu'en essuyant un eu de poussière. Pourtant elle n'était pas du tout effrayée. Elle trouvait même l'endroit plutôt cool. Et puis pls rien. Comme si elle tombait dns un trou noir. Emporté à jamais vers l'inconnu. Et quand elle s'était réveillée avec une horrible igraine, c'était pour être aveuglée par des murs d'un blanc immaculé. Elle crut même être retournée à l'hôpital. Mais c'était impossible. Elle venait de finir sa cure avec succès ! Elle venait de prouver qu'elle pouvait se montrer raisonnable ! Pourquoi retournerait-elle à l'hôpital ? C'était impossible. Et puis cette voix dans le haut parleur. De quoi doubler son mal de tête.

Son bras tomba mollement sur le côté, la sortant de ses souvenirs. Ah oui ! Chris venait delui demander où elle avait pu se procurer des clopes.

- Elles sont à moi. Enfin elles étaient puisqu'on me les a reprises. Elles étaient dans mon reste de sac.

Elle s'était mise à gratter sa paume gauche. Un tic qu'elle avait acquéri dans sa longue période de dépendance. C'était comme un grand cri. "JE VEUX FUMER". Oui, rien qu'en grattand sa paume. Il fallait absolument qu'elle récupère ce putin de paquet de clopes. Elle devait en fumer une. Sur le champ. Pour minimiser son envie de fumer, elle se mit à imaginer Chris qui balançait une gratte à travers une fenêtre. Maintenant qu'elle regardait, elle oyait une balafre sur sa joue d'où coulait un peu de sang. Sûrement dû aux éclats de verres. Ses yeux se posèrent sur la jambe de son compagnon. C'était un peu plus grave. Une vilaine plaie était ouverte au niveau de la cuisse. Baucoup de sang coulait. Elle n'avait pas vu ça à cause du rouge sombre de la moquette pourpre.

- Imbécile ! Tu es blessé.

Ses paroles sonnaient comme un constat. Elle enleva son écharpe et se pencha sur la cuisse du jeune homme pour lui faire un garrot. Elle lui ordonna de ne pas gigoter pour faciliter son travail. Quelques minutes plus tard et deux éclats de verres extraits de la plaie, le garrot était fait et le sang ne coulait plus.

- Elle sont à moi. Enfin elles étaient puisqu'on me les a reprises. Ells étaient dans mon reste de sac.

Hmm... Intéressant ! Et elle n'en avait même pas profité plus tôt ! A sa place, il aurait fini le paquet en moins de deux ! Mais il n'était pas question de lui, et en plus, il n'était pas ce qu'on pouvait appeler un fumeur invétéré. Il avait simplement eu envie d'essayer une fois et il avait continué. Mais il était loin d'être devenu accro. C'était juste que ça faisait tellement du bien de fumer ! Et puis, lui, il se serait caché, juste le temps d'arriver à la dernière cigarette qu'il aurait balancé joyeusement au nez des professeurs ! Il s'imaginait déjà la scène et souriait pour lui-même. Mais soudain, il se sentit observé. Et il détestait ça ! Jess, il pouvait le tolérer vu qu'elle était en quelque sorte son amie mais ça ne voulait pas dire qu'il appréciait ! Et puis tout à coup, dans un soupir ennuyé, elle se mit en mouvement.

- Imbécile ! Tu es blessé !

Et puis tout alla très vite. En deux temps trois mouvements, elle avait extrait les bouts de verre qui étaient restés coincés dans sa chair et elle avait pansé le tout. Avec son écharpe. Durant tout le temps de l'opération, Chris avait du se retenir de crier. C'était un peu plus grave que ce qu'il avait cru au premier abord et un peu plus douloureux aussi. Mais franchement quelle établissement de merde ! Qui laisserait un jeune se vider de son sang dans un isoloir pourri au lieu de l'emmener à l'infirmerie ? Ces profs le dégoûtaient de plus en plus avec leurs théorie débiles et leur perception erronée de la vie.
A la fin, il hocha la tête en prenant un air reconnaissant sans pour autant la remercier ouvertement. Il regardait son beau travail, médusé.

- Mais où est-ce que t'as appris à faire ça ? demanda-t-il.

Jess s'était mise à faire les cent pas dans la pièce tout en grattant sa paume gauche. Ou, toujours cette horrible envie de fumer. Elle regarda la moquette porpre et sourit en s'imagnant la bruler pour en inspirer la fumée. On la rebaptiserait la fumeuse de moquette. Ce n'était pas plus mal. Peut-être même que les effets d'inspirer la fumée de la moquette étaient les mêmes que fumer une clope. Il fallait qu'elle essaye. Elle allait exposer son idée à Chris mais celui-ci l'interrompit.

- Ouais, au fait, t'es toujours partante p...

Elle haussa un sourcil. Pourquoi ne finissait-il pas sa phrase ? Il devait peut-être parler de sa dernère idée d'escalade sur le toit. Ou son projet pour le chaos dans la cantine. Mais pourquoi ne continuait-il pas ? Et pourquoi fixait-il le mur ? Aurait-il repérer quelque chose ? Une caméra ? Un micro ? Impossible. Elle avait déjà travaillé ur les plans de l'isoloir et avait même neutralisé toutes les formes d'espionnage possible race à la batterie de son portable et un raiseau de fils qu'elle avait connecté avec la batterie de secours de l'école. Un truc qu'elle avait appris en lisant un bouquin. Elle avait constaté qu'il n'y avait aucun micro ni aucune caméra. Et sa batterie était foutue. De toute manière, les moyens de communications vers le monde extérieur semblaient interdits. Les élèves qui posséaient un portable les cacher un peu n'importe où. Elle allait demander à Chris ce qui n'allait pas mais une fois de plus celui-ci la devança.

- Dis, tu trouves pas qu'il est bizarre ce mur ?

Elle allait répondre que non quand elle le vit s'affaisser. Oh non ! Il venait de tomber dans les vappes. Jess fonça sur lui et le secoua un peu.

- Stewart ? Stewart ! STEWART ! cria-t-elle en vain.

Elle se releva. Dire qu'elle perdait difficilement son sang froid serait un mensonge. Mais là ce n'était pas le genre de situation qui la faisait entrer dans son état de furie. Ele n'était pas préparée à ce genre de sitation. Jamais personne ne s'était évanouie devant elle. Mais pourtant elle ne paniquait pas. Elle se pencha sur sa blessure et resserra un peu plus le garrot. Peut-être que la douleur le réveillerait. C'était ssez sadique comme réveil mais elle n'avait pas le choix sur le coup. Manquait-il d'air ? Ou quelque chose ? Que font les secouristes quand quelqu'un tombe dans les pomme ? Ah. Ils font du bouche-à-bouche. Ah non ! Pas question qu'elle fasse ce truc avec Chris. L'idée la rebutait. Pas parce que Stewart n'était pas beau, au contraire, i était même très attirant mais c'est juste que ça lui fait bizarre d'embrasser ami. Ce serait cmme embrasser Tom. Un frisson de dégout la parcourut. Elle n'osait même pas imaginer ça. Au lieu de ça elle donna de petite claque à Chris tout en répétant son nom. Elle se releva, dépitée et regarda autour d'elle pour essayer de trouver la porte pari tous ces murs et ce sol pourpre. Après avoir bien regardé, elle finit par discerner l'encadrement de la porte. Elle se rua dessus et se mit crier tout en abattant régulièrement son poing dessus.

- OUVREZ CETTE PORTE BORDEL DE MERDE !

Elle continuait à hurler et à se déchainer sur la porte mais rien à faire. Elle revint s'asseoir près de Chris. Et cntretoute attente, dans ce silence morbide, elle se mit à chanter. Du Nirvana. Quoi de plus évident ? La chanson "Rape Me", quoi de plus étonnant ? Et finalement elle s'endormit, la tête sur l'épaule de son ami inconscient. Drôle de situation.